Instagram je t’aime oui, mais j’ai souvent envie de te quitter, mais si, je t’aime quand même.
Je te préviens, petit coup de gueule en perspective, je suis pas très feel good aujourd’hui!
Une histoire qui commençait bien
Notre liaison a commencé il y a 4 ans, sans volonté de créer LE feed parfait, mais pour faire un peu comme tout le monde. Utiliser ton réseau social qui avait le vent en poupe et qui l’a toujours d’ailleurs, je partageais naïvement des moments de vie, des natures mortes et toutes autres futilités. Comme si ça allait intéresser une partie de la population… Mais meuf, on s’en fout de tes vacances à la montagne!
Au fur et à mesure, j’ai partagé des créations plus travaillées, autour de cafés, de fleurs, de makeup. Je prenais un kif dingue à imaginer des mises en scène et à les shooter. Très vite, tu es devenu addictif, il n’y avait pas une journée sans que je passe te voir. Sans vraiment faire attention aux nombres de likes ou de commentaires et je m’éclatais!
Suis-moi je te suis, fuis-moi je te fuis aussi!
Puis je me suis prise au jeu, j’ai commencé à être plus attentive aux « followers » et au nombre d’abonnés. Ce Saint Graal qui fait de nous une personne “respectable” et nourri notre égo à grands coups de dopamine. On va être honnête, si on t’utilise c’est pour que nos publications soient vues et appréciées par le plus grand nombre, sinon on reste tranquillement chez soi à créer des albums photos et à coller des stickers en bonne et due forme.
Lorsque l’idée du blog a émergé et que je suis passée à l’offensive, j’étais persuadée que ça allait booster mon compte. Oh la gentille fifille, comme elle est mignonne! Grrrrr Monsieur Instagram je t’aime oui mais tu me tapes sur le système!
Et il y a un petit, petit, tout petit aspect auquel je n’ai pas vraiment fait attention…
Cruel algorithme
Comme tout réseau social digne de ce nom, cher Monsieur Instagram je t’aime oui, mais tu as créé un nouvel algorithme cruel et méchant. Ce monstre sans coeur qui fait, grosso merdo, ce qu’il veut de notre compte.
Tu as décrété que le fil d’actualité ne serait plus classé par ordre chronologique, mais par préférence, nombre d’impressions, de likes et de commentaires.
10%?
Puis tu as jugé bon de créer la règle des 10%. Lorsqu’on publie une photo, elle n’est désormais visible qu’auprès de 10% de mes abonnés. Le calcul est simple, j’ai 1600 abonnés donc seulement 160 personnes voient ma photo lorsqu’elle est publiée. Tu reconnaîtras que c’est peu. En fonction de l’engagement qu’elle suscite durant la première heure (likes, commentaires, enregistrements et visites de profil), tu décideras si mon audience doit être élargie aux autres abonnés… ou pas ! Tu recommandes donc de répondre rapidement aux premiers commentaires reçus.
Exclusivité
Tu as très envie qu’on ait une relation exclusive, je le vois bien. Tu comprendras, aisément, que passer la journée uniquement avec toi, s’apparente à un job à part entière. Pardon, mais jusque là, je n’ai jamais reçu le moindre centime de ta part. Secondo, mon amoureux, bien réel, trouve que je passe beaucoup trop de temps avec toi et il pense, à juste titre, que c’est une relation à sens unique. Je donne, je donne beaucoup mais je ne reçois pas grand chose…
Hashtags
Tu as décidé aussi qu’il fallait utiliser les hashtags avec parcimonie, et recommande désormais d’en mettre 5 à 8 maximum. Exit la liste des 30#, ils doivent être pertinents et en lien avec la publication.
Tu en as bannis certains (près de 114 000), soit temporairement, soit définitivement. Ces derniers attireraient régulièrement du contenu interdit aux moins de 18 ans ou qu’ils encouragent les mauvaises pratiques…On oubliera donc les #dogsofinstagram, #easter… (tu pourras me dire pourquoi Pâques est censuré, je ne savais pas que les oreilles de lapin pouvait être une menace sérieuse qui risquait de nuire à ton image).
Je follow, tu me unfollow!
À tout moment, sans crier garde, Cher Monsieur Instagram, tu nous désabonnes de comptes qu’on suit assidument. Et tu nous abonnes, de manière injustifiée, à des comptes inconnus au bataillon. Deuxièmement, je loupe des photos des comptes que je suis, si je n’active pas les notifications de publications. Grrrr c’est un peu pénible tout ça…
Toutes ces méthodes pour créer du lien authentique et sincère, c’est cela oui!
Si tu crois, que je ne sais pas que tu fais la même chose, avec plus de 600 millions de partenaires, tu te fourres le doigt dans l’oeil. J’ai bien compris ton petit manège va!
Ouh, Instagram je t’aime oui, mais je suis un peu rouge colère!
Cachez ce sein que je ne saurais voir!
Assieds-toi, mon très cher Monsieur Instagram, il faut que je te parle aussi de cette règle follement scandaleuse, d’interdire de publier, ne serait-ce, qu’un bout de téton féminin, quand tu autorises sans problème la publication de torses-nus masculins. Why? Visiblement les deux sexes ne sont pas logés à la même enseigne. Non pas que je veuille passer mon compte en mode naturiste, mais tu es d’accord que c’est complètement arbitraire!! Right?
I, robot
Outre tes règles un peu à l’emporte pièce, toi qui est si à cheval sur ta politique ferme des faux abonnés, que fais-tu contre ces blogueurs(ses), influencers, influenceuses qui partent à la chasse aux followers en s’abonnant à tout bout de champ à droite, à gauche, attendant patiemment que tu t’abonnes à ton tour, ou pas et qui te unfollow direct. Je suis curieuse de savoir si ces méthodes sont efficaces, sérieux! On repassera pour ce qui est de ta volonté d’authenticité…
Je ne suis pas parfaite, loin de là, mais j’essaye de t’utiliser de manière honnête, en jouant le jeu et quand je vois les pratiques de certains, certaines, c’est quelque peu agaçant.
KO technique
Instagram je t’aime oui, mais j’aime beaucoup moins ton algorithme qui, je l’avoue, a fait un peu de bobo à mon compte au moment même ou j’ai lancé mon blog. Parfait timing!
Ta claque a été un peu rude, pour être transparente, je te montre 2 de mes publications qui sont semblables, une postée au mois de février 2018 et l’autre postée le 8 Novembre 2018. Je te laisse admirer la claque dont je parlais.
Take care
Ne sors pas les mouchoirs, je ne veux absolument pas te faire pleurer dans les chaumières et je suis consciente qu’il y a des problèmes bien plus graves sur cette planète, que mon petit compte Instagram qui perd en visibilité!
Mais à ma petite échelle, c’est très rageant… J’ai pourtant l’impression de passer beaucoup de temps à te bichonner, j’essaye de t’habiller chaque jour différemment, avec des couleurs, des formes, des textures, des fois je te fais plus épuré, parfois je te fais très coloré, je t’offre des cafés, des fleurs et je passe régulièrement te faire des bisous en story. Je ne calcule pas le temps que je passe à concevoir, imaginer, créer et réaliser mes photos, je le fais par passion donc quand on aime on ne compte pas, mais si je faisais le ratio, calcul du temps et succès de la publication, je serai en faillite c’est certain!
Politique radicale
Attention, je ne sous-entends pas que mes visuels sont les plus beaux du monde, je suis certaine que tu en vois passer des 1000 fois plus réussis et je ne joue pas à la wonder woman qui a un melon tridimensionnel, outrée de ne pas avoir 3 millions d’abonnés, je comprends complètement que tu puisses ne pas être sensible à mon style, pour ça il n’y a aucun souci. Je déplore juste ta politique quelque peu radicale et injuste qui ne m’aide pas vraiment …
Ça fait un peu la meuf rageuse, mais c’est le cas je te rassure 🙂 Tout ça est un peu frustrant… mais pas très grave finalement.
Lettre ouverte
Cher Monsieur Instagram, ceci n’est pas une lettre de rupture, je te boude un peu certes, mais je ne me laisserai pas décourager, ça serait mal me connaître. Et Dieu sait qu’aujourd’hui, vu toutes les informations que je partage avec toi, tu me connais comme si tu m’avais faite!
Je vais donc me soumettre à ce nouvel ennemi, qu’est cet algorithme que tu as créé, suivre religieusement tes règles, pas de tétons qui dépassent, on a compris, et pour te montrer à quel point je suis bonne élève, je testerai même le mode promotions. Bah oui, pas de mode sous-marin pour moi, je suis transparente, je vais te payer pour élargir mon audience. De cette manière, j’utiliserai absolument toutes les fonctionnalités de ton application. Good girl.
Tu verras ainsi comme Monsieur Instagram je t’aime oui, même si des fois, je te déteste viscéralement !
Je te ferai un petit bilan dans un mois.
Je crois en la devise, le travail finit par payer! Alors au boulot matelot!

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